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Histoire du Mazet-Saint-Voy
6 juillet 2011

Laffont Pierre-Yves, Châteaux du Vivarais

Sur le site internet de la revue R A C F je trouve un compte-rendu de lecture dont j’extrais quelques lignes. Le CR est écrit par Christian Remy et analyse l’ouvrage suivant :

 

Laffont Pierre-Yves, Châteaux du Vivarais. Pouvoirs et peuplement en France méridionale du haut Moyen Âge au XIIIe siècle, Rennes, PUR, 2009


Le Vivarais correspond grosso modo au département de l’Ardèche, excroissance septentrionale du Languedoc (le diocèse de Viviers et les portions occidentales de ceux de Vienne et de Valence, cadre de la sénéchaussée royale de Nîmes-Beaucaire à partir du XIIIe s.). Il s’agit d’une terre de contrastes, entre la vallée du Rhône et les massifs montagneux faisant limite avec le Velay 

 

l’auteur fait aussi le point sur la christianisation et dresse un état des lieux pour les Ve-VIIIe s, marqués par une occupation fortement concentrée dans la vallée rhodanienne et le Sud, moins escarpé.

 

un long XIe s. marqué par la multiplication des châteaux et l’incastellamento qu’ils génèrent alors, l’effacement de l’autorité publique et l’émergence de la seigneurie banale, la transformation des familles d’alleutiers en lignages châtelains. Pour l’auteur, c’est le siècle du basculement (le “ tournant ”), des cadres carolingiens à une nouvelle géographie des lieux de pouvoirs de l’âge féodal. 

 

c’est dans la seconde moitié du Xe s. (à partir de 970) qu’une augmentation significative du nombre de forteresses est constatée. 

 

plus de la moitié des châteaux vivarois du XIIIe s. sont nés avant 1100 

 

Cette prolifération castrale apparaît clairement “ privée ”, fruit de l’initiative des vieilles familles d’alleutiers et en dehors de tout contrôle comtal.

 

[Les] Mézenc, caractérisés par la difficulté de distinguer clairement, durant les premières générations, les coseigneurs des milites castriau sens strict, les sources écrites suggérant une sorte de nébuleuse aristocratique mêlant la famille et des collatéraux plus ou moins impliqués dans l’indivision (la hiérarchisation ne se clarifie que durant le XIIe s.). Ce faisant, l’auteur met en évidence une importante continuité entre les élites carolingiennes et celles qui orchestrent l’émergence et l’affirmation des nouveaux pôles de pouvoir de l’ère féodale, reprenant à son compte le thème du pullulement castral de la période 950-1100

 

le “ long XIe siècle ” correspond – en Vivarais comme dans beaucoup d’autres régions – au basculement de la société carolingienne, centrée sur les pagi et les vicairies, vers une société structurée par les châteaux.

 

L’auteur attribue cette mutation à la désagrégation de la puissance publique (ici la couronne de Bourgogne-Provence, terre d’Empire), que les évêques tentent en vain de représenter face aux grandes familles aristocratiques.

 

[Au XIe s]  la paroisse adopte son sens territorial 

 

dès les Xe-XIe s., les structures castrales sont bâties en pierre

 

Comme souvent dans les régions de fort relief, les tours seigneuriales, de format modeste, ne servaient pas de logement permanent. Elles étaient relayées par une aula voisine

 

En tout cas, les sites vivarois s’avèrent modestes et cela traduit le pouvoir de petites entités seigneuriales, répondant aux besoins de lignages réduits à peu d’individus

 

Certains sites avortent, ne parvenant à se muer en agglomération. […] Le Mézenc (fouillé par l’auteur entre 1995-2000), créé dans le dernier quart du Xe s. et densément occupé jusque vers 1200, en est un bon exemple. Le piton volcanique (un dyke, à près de 1500 m d’altitude) accueillant une petite enceinte et une tour maîtresse carrée, dominait directement un petit enclos comprenant les restes d’un moins sept édifices dans lesquels l’auteur voit les éventuelles demeures des milites castri attestés par les textes. Cet habitat subordonné ne survit pas au XIIe s. et seuls la tour et le bâtiment aulique sont utilisés ponctuellement jusqu’au XVe s. 

 

Référence électronique de cecompte rendu :

Christian Remy, « Laffont Pierre-Yves, Châteaux du Vivarais. Pouvoirs et peuplement en France méridionale du haut Moyen Âge au XIIIe siècle », Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 49 | 2010, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 06 juillet 2011. URL : http://racf.revues.org/1534

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